Les mots de passe 2016-2

naumachie

Bonjour,
Les Romains, vous l'avez remarqué, étaient friands de divertissements sanglants : combats de gladiateurs, chasses aux animaux sauvages et naumachies... mais qu'est-ce qu'une naumachie ? quel drôle de mot !

Naumachie est un mot venant du grec ancien.

On peut le décomposer ainsi :le nom « bateau »: ναυς en grec et qui donne navire en français associé au verbe μαχομαι « combattre ». D'autres mots sont formés de la même manière en français : tauromachie qui signifie combat contre les taureaux,  gigantomachie, combat de géants ou encore logomachie, querelle de mots ….      Naumachie signifie donc « combat de navires ».

Scène de Naumachie (combat naval ) musée national d'archéologie de Naples, Italie

Les naumachies ne sont pas de simples spectacles.Elles sont organisées pour divertir les citoyens. Elles sont rares dans l'Antiquité car très coûteuses.
Il s'agit d'un combat naval grandeur nature où des gens ( esclaves ou prisonniers en général) s’entretuent. Il faut s'imaginer deux flottes combattantes, où s'affrontent des dizaines de bateaux et des milliers d'hommes. Les combattants de ces affrontements maritimes étaient appelés " naumachiarii ", étaient des captifs ou des criminels condamnés à mort qui se battaient jusqu'au bout comme les gladiateurs, et comme eux, ils pouvaient espérer la clémence impériale. Les navires engagés dans ces combats étaient divisés en deux camps, chacun d'eux portait le nom d'une nation maritime : Tyriens et Egyptiens, Rhodiens et Siciliens etc. … Ces affrontements sur l'eau connaissaient la même prodigalité en vie humaine que les autres spectacles sanglants (combats de gladiateurs par exemple). Titus donna un pareil spectacle où 3000 hommes furent engagés. Claude, pour la bataille du lac Fucin, engagea 19.000 combattants et 50 vaisseaux.


Naumachie dans le Colysée

La première naumachie connue est celle que donna Jules César à Rome en 46 av. J.-C. lors de son quadruple triomphe. Après avoir fait creuser un bassin près du Tibre, capable de contenir de véritables birèmes, trirèmes et quadrirèmes, il mit aux prises 2 000 combattants et 4 000 rameurs, des prisonniers de guerre.

En 2 av. J.-C., pour l'inauguration du temple de Mars Ultor, Auguste donne une naumachie qui reprend le modèle de celle de César. Comme il le rappelle lui-même dans les Res Gestæ, il fit creuser sur la rive droite du Tibre un bassin où s'affrontèrent 3 000 hommes, sans compter les rameurs, sur 30 navires à éperon, et nombre d'unités plus petites.

Claude quant à lui donne en 52 ap. J.-C. une naumachie sur un vaste plan d'eau naturel, le lac Fucin, pour inaugurer des travaux de drainage sur le site. Les combattants étaient des condamnés à mort. On sait en particulier par Suétone que les naumachiarii avant le combat saluèrent l'empereur par une phrase devenue fameuse : Morituri te salutant. Bien qu'une tradition erronée s'en soit emparée pour en faire une adresse rituelle des gladiateurs à l'empereur, elle n'est attestée que dans cette seule occasion.

 


Naumachie d'Auguste avec l'aqueduc Alsietina (souterrain)
Elle était fournie en eaux par l'aqueduc Alsietina (souterrain), construit par Auguste à cette occasion.

" Quel est le motif qui a déterminé Auguste, prince si prévoyant, à introduire à Rome l'eau Alsietina, qu'on nomme aussi Augusta? Je l'ignore, car cette eau n'offre aucun agrément : elle est peu salubre, et le peuple n'en tire aucun profit. Peut-être a-t-il voulu éviter de conduire des eaux plus utiles dans la Naumachie, qu'il faisait construire alors, et à laquelle il destina exclusivement cette eau Alsietina; il accorda même le trop-plein de la Naumachie pour l'irrigation des jardins situés plus bas, et pour différents usages des particuliers. L'aqueduc de l'Alsietina se termine derrière la Naumachie, pour laquelle il semble avoir été construit. "

Vous l'avez deviné! notre mot de passe pour ce mercredi sera "naumachie" !

Bon tournoi à tous !

(mot de passe du 12 mai 2016)

 

Argentomagus

Bonjour à tous!
Un amphithéâtre romain est un vaste édifice public de forme elliptique, à gradins étagés, organisé autour d'une arène où étaient donnés des spectacles de gladiateurs (munera), de chasses aux fauves (venationes), ou très exceptionnellement de batailles navales (naumachies).
À la différence des cirques et des théâtres, extrapolés des édifices homologues de la Grèce antique, les amphithéâtres sont des monuments nés dans le monde romain pour y accueillir des spectacles inventés par les Romains. Ces spectacles sont d'abord des combats rituels en lien avec des cérémonies funéraires au IVe siècle. Peu à peu, les spectacles s'affranchissent de ces rites, se complexifient et se codifient en même temps que le lieu où ils se déroulent s'organise en une aire d'affrontement entourée par un espace où les spectateurs peuvent jouir du spectacle dans d'excellentes conditions. Les premiers amphithéâtres ainsi constitués d'une arène entourée d'une cavea datent de l'époque républicaine et les constructions sont devenues monumentales pendant la période impériale.
                         
1-Les arènes de Nemausus (Nîmes, France)                        2-L'amphithéâtre d'Emerita Augusta (Mérida, Espagne)  
                                                      
3-Vue aérienne de l'amphithéâtre de Pompéi (Italie)          4- L'amphithéâtre d'Augusta Treverorum (Trèves, Allemagne) 
  
5_Le Colisée (Rome, Italie)   6- Façade de l'amphithéâtre de Pula (Croatie)  7- L'amphithéâtre de Caerleon(Pays de Galles)                   
                             
 8-L'amphithéâtre gallo-romain d'Argentomagus (Indre)  9-Vue générale de l'amphithéâtre de Saintes      10-Vue générale de l'amphithéâtre de Martigny (Suisse)

Environ 230 amphithéâtres romains ont été découverts dans le territoire de l'Empire romain.

"Argentomagus" ,site archéologique des plus célèbres de France, nous servira de mot de passe ce mercredi !

Bon tournoi,
Jamoni

(mot de passe du 5 mai 2016)

amphithéâtre

Bonjour,
Les Romains étaient réservés vis-à-vis des pratiques sportives grecques et, quand Rome eut envahi la Grèce (au cours du IIe siècle avant J.-C.), les Jeux olympiques déclinèrent rapidement.
Cette réserve à l'égard des pratiques sportives grecques, qui peut aller jusqu'au rejet, était une des caractéristiques de la mentalité romaine sous la République. Cette critique ne visait pas que le sport grec, elle visait tous les aspects de la vie grecque, comme le théâtre, lui aussi mis à mal. Mais ce violent rejet ne doit pas occulter le fait que la conquête de la Grèce entraîna une hellénisation des moeurs et la plupart des Romains restaient des admirateurs fervents de l'enseignement et de l'idéal grec.
L'abandon de la lutte désintéressée
En vain, Plutarque, l'un de ceux qui ont su le mieux célébrer les Jeux olympiques demandait-il qu'on établit une distinction entre l'athlétisme professionnel proprement dit, comportant sa fin en soi , et la préparation militaire au service de la cité. Les Romains, peuple de conquérants, abandonnèrent en effet la lutte désintéressée pour la discipline et l'entraînement militaire.
Le dégoût de la vie grecque.
 La question de la nudité est un critère essentiel de distinction entre les jeux grecs et les jeux romains. Les Grecs en effet revendiquaient eux-mêmes cette nudité athlétique comme un trait qui les distinguait radicalement des Barbares (: les non-Grecs). Ce n'était pas vrai de la société étrusque car l'iconographie montre des athlètes étrusques lutter complètement nus. Mais la nudité grecque choqua profondément les Romains qui la considérait comme une véritable incitation à la débauche. Plus généralement, la vie grecque engendrait la mollesse. Se comporter comme un grec, avoir des vêtements orientaux, c'était là adopter un comportement efféminé.
          
     
Vainqueur d'une course romaine            Amphithéâtre                            Théâtre antique de Orange

Les Romains aimaient se divertir en pratiquant des jeux (ludis) de toute sorte dont la course de chars , les combats de gladiateurs , les chasses , les jeux du cirque , les naumachies et le théâtre. Il y avait aussi des jeux pour les enfants et des thermes.

Notre mot de passe pour ce mercredi sera :  "amphithéâtre" et attention aux accents ....

Bon tournoi à tous,
Jamoni

(mot de passe du 28 avril 2016)

Spartacus

L'appellation latine traditionnelle (prénom, nom, surnom) sert rarement pour désigner les gladiateurs : ils sont nommés, le plus souvent, par un sobriquet familier à tous les amateurs de munera. Ces noms d'arène font référence aux divinités et aux héros de la mythologie (Hermès, Astyanax, Persée, Cupidon, Ajax, Patrocle... ) — ou mettent l'accent sur les qualités physiques du gladiateur, la force : Héracléa (« le Costaud »), Ursius (« Fort comme un ours »), la vivacité : Fulgur (« la Foudre »), Polydromos, Okus, Callidromos (« le Rapide »). D'autres évoquent la chance : Faustus (« Le Veinard »), Félix (« L'Heureux »); Victor ou Nicéphoros (« La Victoire »), ou le souvenir d'anciens gladiateurs vedettes, tel Columbus de Nîmes, qui portait le nom d'un héros de l'arène sous le règne de Caligula. D'autres, enfin, doivent leur sobriquet à leur prestance : Ametystus, Beryllus (« brillant », « d'un éclat précieux »), « Narcissos » ou « Callimorphos » (« Le Bien Bâti »).
Le gladiateur surnommé Astyanax était un poursuivant (secutor) . Il existe une mosaïque datant du IVe siècle qui le montre, entre autres scènes, combattant durant l'entraînement contre un rétiaire du nom de Kalendio. Le plus célèbre des gladiateurs, Spartacus , ne semble pas avoir porté de surnom : Spartacus est simplement la forme latinisée d'un nom thrace que l'on connaît sous plusieurs formes : Spartokos ou Spardokos.

             La Mort de Spartacus par Hermann Vogel, 1888.
                                                                             
  "La mort de Spartacus" par Hermann Vogel, 1888

Nous terminerons notre épopée "gladiateurs" sur ce "Spartacus" qui sera notre mot de passe du jour!

(mot de passe du 21 avril 2016)

rétiaire

 

Bonjour à tous! Notre mot de passe sera pour cette semaine "rétiaire" , ce gladiateur qui affrontait mirmillons, secutors et autres hoplomaques armé d'un trident et d'un filet !

Le rétiaire ( à gauche ) a la tête a découvert, un filet, un trident, un poignard, ainsi que la manica (servant à protéger le bras du gladiateur).

Avec ses armes légères il doit maintenir son adversaire assez loin. Il doit avoir un espace précis pour pouvoir faire tourner le filet et le jeter sur l' ennemi, ainsi l'empêcher de s'approcher et risquer un combat trop près.
Le rétiaire était régulièrement opposé au secutor fortement armé. Le rétiaire compensait son manque d'équipements de protection par sa vitesse et son agilité à éviter les attaques de son adversaire et attendre l'occasion de l'attaque. Il tentait d'abord de jeter son filet sur son rival. Si cela réussissait, il l'attaquait avec son trident tandis que son adversaire était empêtré dans le filet. Une autre tactique consistait à emmêler les armes de son adversaire dans son filet et à les tirer hors de sa portée, laissant l'adversaire sans défense.

Bon tournoi,
Jamoni

(mot de passe du 14 avril 2016)

 

mirmillon

Bonjour à tous,
À Rome, les combats de gladiateurs (munera) perdirent progressivement le caractère funéraire et religieux et comme les autres spectacles, le munus sacré devenant un jeu (ludus) profane. La désacralisation des munera conduisit à la professionnalisation de la gladiature : aux IIIe et IIe siècles av. J.-C., on vit ainsi apparaître une gladiature ethnique, où s'affrontent des prisonniers de guerre portant leurs armes nationales (d'abord des Samnites, puis des Gaulois et enfin des Thraces) puis, à partir de 73 (date de la guerre de Spartacus à partir de laquelle les autorités romaines réalisent qu'il est trop dangereux de composer une gladiature avec des esclaves hyper-entraînés) une gladiature technique, où s'affrontent des volontaires constituant de nouvelles catégories de gladiateurs (armaturæ) : hoplomaque, secutor, rétiaire, mirmillon, etc.


Hoplomaque (à gauche) contre mirmillon (à droite).
Notez les hautes ocreæ identiques à celles du thrace, le petit bouclier rond, la lance et le poignard qui équipent l'hoplomaque.
(Peinture murale, IIe s. de n.E. Villa de Mechern bei Merzig (Sarre, Allemagne). Musée de Lyon.)
(Source : Eric TEYSSIER & Brice LOPEZ)

Un rétiaire affronte un secutor avec son trident.
(Mosaïque d'une villa romaine à Nennig.)


On exerça un contrôle rigoureux pour le munus annuel que donnaient les préteurs afin de limiter le montant des sommes engagées. Il fut interdit d'organiser un munus sans autorisation préalable du sénat, d'en donner plus de deux fois par an, ou de faire paraître plus de 120 gladiateurs au cours d'un même spectacle. Les combats de gladiateurs privés passèrent sous le contrôle exclusif de l'État. Seul l'empereur put dépasser les limites fixées. Ainsi Auguste engagea-t-il sous son règne environ 10 000 gladiateurs, soit dix fois le maximum autorisé. Dès la fin du règne d'Auguste, le spectacle de chasse mettant en scène des animaux sauvages (venatio) se trouva associé aux combats de gladiateurs de façon très étroite, et l'on assista désormais à des spectacles complets, appelés munera legitima ou justa (combats réguliers) qui comprenaient des chasses et des combats d'animaux le matin, un intermède à la mi-journée et des combats de gladiateurs l'après-midi9 : l’intermède de mi-journée, qui correspond au moment des repas, était le moment où des condamnés étaient forcés de combattre des fauves, dépourvus de toute arme ; certains condamnés devaient également s'entretuer. De midi aux heures les plus chaudes de la journée se déroulaient aussi les exécutions des condamnés à mort, le plus souvent accompagnées d'une mise en scène évoquant un mythe ; pour le mythe d’Icare par exemple, on collait au prisonnier des ailes avec de la cire et on le lâchait dans le vide depuis une construction prévue à cet effet.
Etonnant, non ?
Notre mot de passe sera le nom du plus connu des gladiateurs: le  "mirmillon" !

Bon tournoi à tous! Entrebattez-vous à la manière des gladiateurs , mais que cela reste un jeu !!!

(mot de passe du 7 avril 2016)

Date de dernière mise à jour : 07/05/2018

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