Les mots de passe 2018-1

octavien

Bonjour à tous.

Revenons sur un événement qui a marqué la vie d'Auguste...

Dès juillet, Octavien met tout en œuvre pour gagner le soutien du peuple avec, par exemple, l'organisation d'une distribution d'argent le 12 juillet, jour anniversaire de la naissance de César. Peu avant, les Ludi apollinares, pourtant financés par Brutus en tant que préteur urbain, tournent en sa défaveur, étant présidés par Caius Antonius, frère de Marc Antoine. Ce dernier s'assure qu'Octavien ne puisse profiter de ses jeux pour accroître sa popularité. Mais lors des festivités en l'honneur de César qui suivent entre le 20 et 30 juillet, Octavien parvient à se servir habilement de l'apparition d'une comète, attestée par les astronomes chinois, pour faire croire au peuple qu'il s'agit de la manifestation de l'âme de César qui a rejoint le domaine des dieux et pour souligner aux yeux du peuple son statut d'héritier, fils du divin Jules César. C'est cet évènement naturel qu'évoque Pline l'Ancien, pour expliquer l'origine d'un culte d'abord populaire qui est devenu officiel et rendu dans le temple construit en l'honneur du divin César entre 42 et 29 av. J.-C.
    « Rome est le seul lieu de l'Univers qui ait élevé un temple à une comète, celle que le dieu Auguste jugea de si bon augure pour lui. Elle apparut lors des débuts de sa fortune, pendant les jeux qu'il célébrait en l'honneur de Vénus Genitrix, peu de temps après la mort de son père César. Il [Auguste] exprima en ces termes la joie qu'elle lui causait : « Pendant la célébration de mes jeux, on aperçut durant sept jours une comète dans la région du ciel qui est au Septentrion. [...] Suivant l'opinion générale, cet astre annonça que l'âme de César avait été reçue au nombre des divinités éternelles ; c'est à ce titre qu'une comète fut ajouté à sa statue, que peu de temps après nous consacrâmes dans le forum. »

 (Pline l'Ancien, Histoire naturelle, livre II, XXIII, 4).

             

Notre mot de passe pour le tournoi Promesperance de ce mercredi sera Octavien , prénom d'Auguste.

Bon tournoi à tous,

Jamoni

(mot de passe du 17 janvier 2018)

 

Julia

Bonjour à tous,

Découvrons cet Auguste qui a succédé à César: il fut ainsi le premier empereur romain et, de l'avis de beaucoup d'historiens, le meilleur !

Né à Rome sous le nom de Caius Octavius Thurinus (famille des Thurii), il porte le même nom que son père qui appartenait à une famille de l’ordre équestre importante mais peu connue et fut gouverneur de la province de Macédoine jusqu’à sa mort en 58 av. J.-C.. Sa mère, Atia, est la nièce du grand César qui en 46 av. J.-C.,sans descendance légitime, l'adopte son petit-neveu par testament . Selon l’usage romain en cas d’adoption, Octave est désormais appelé Caius Julius Cæsar Octavianus (Octavien). Après l’assassinat de son père adoptif, il partage le pouvoir avec Marc Antoine et Lépide au sein du second triumvirat.
Après avoir vaincu Marc Antoine à la bataille navale d’Actium en 31 av. J.-C., il devient seul détenteur du pouvoir et finit par devenir le premier empereur romain en 27 av. J.-C. lorsque le Sénat lui confère le titre d’Auguste. Octavien devient Auguste.
Ce titre est assez particulier. Conformément à la tradition romaine, il s’agit d’un surnom qu’on rajouta aux prénoms d’Auguste, tout comme on ajoutait au nom d’un général vainqueur un surnom formé sur le nom du peuple vaincu. Il était décerné au général si le territoire de Rome avait été accru par la victoire. Le terme Augustus est à forte connotation religieuse. Avant d’être décerné à Octave, il n’était employé comme adjectif qu’à l’égard d’un dieu. Il signifie celui qui augmente. Par ce titre, on considère donc qu’Octave est celui qui augmente perpétuellement l’ager publicus.
Le mois d’août (augustus en latin) fut d’ailleurs baptisé ainsi en son honneur de même qu’auparavant, le mois de juillet (julius) rend hommage à Jules César.
JPEG - 43.6 koPortrait de l'empereur Auguste
Statue d'Auguste dite « de Prima Porta ».

 

  Le 16 janvier de l'an -27, il reçoit le titre sacré d’Auguste sur l’initiative du sénateur Munatius Plancus. Reconnu comme Princeps, ou premier citoyen, devient le chef officiel de l’Etat romain. Il prend le contrôle absolu de l’armée, dont il assure le financement et est protégé en permanence par la garde prétorienne. Il contrôle l’élection des magistrats. L’empereur fait entrer à la Curie des provinciaux (à l’époque de César, 45 familles patriciennes sont représentées ; on n’en trouve plus qu’une seule à la fin du Ier siècle). Pour les remplacer, il y a des Gallo-romains (ceux de Lyon et de Vienne, très tôt), puis des Espagnols, des Africains et même des Orientaux.

Auguste réforme l’armée, qui devient définitivement une armée de métier. La charte militaire (condito militiae) lui donne son statut légal : service de 12 ans pour les prétoriens, de 16 ans pour les légionnaires (porté plus tard à 16 et 20 ans), solde, libéralités variées, dotation en argent ou en terre le jour de la libération, accompagnée de privilèges juridiques comme la collation de la cité romaine. Les effectifs sont fixés à 28 légions fortes de 5 500 fantassins et de 120 cavaliers, de corps auxiliaires de 500 où 1 000 hommes (cavalerie, ailes, infanterie, cohortes), de la garnison de Rome et de l’Italie, formée des neuf cohortes prétoriennes (9 000 hommes au total), des trois cohortes urbaines (3 000 hommes), des sept cohortes des vigiles (police nocturne, incendies) et de la garde privée de l’empereur, formé de cavaliers espagnols, Bataves ou Germains. Soit 300 000 hommes auquel viennent s’ajouter 50 000 hommes des contingents des alliés, rois vassaux ou Barbares. Auguste crée une marine de guerre, composée de deux flottes à Misène et à Ravenne qui protégent l’Italie, de deux autres flottes de moindre importance en Syrie et en Égypte, et de flottilles fluviales sur le Rhin et le Danube pour la protection des frontières.
En -23, Auguste crée un corps de fonctionnaires, nommés et appointés par lui : préfets, procurateurs, membres des grandes commissions exécutives. Les carrières sénatoriales (héritage de la République) et équestre (créée de toutes pièces) fournissent le personnel administratif nécessaire. Les provinces Impériales sont administrées selon le cas par des lieutenants-légats d’ordre sénatorial ou des préfets et des procurateurs d’ordre équestre. Auguste procède à un redressement financier en aménageant les impôts existant et en améliorant l’administration fiscale. Il contrôle sévèrement la gestion des gouverneurs sénatoriaux et met fin au pillage méthodique des provinces pratiqué à l’époque républicaine.  Auguste poursuit l’œuvre de César en matière de recensement et de cadastre, qui servent de base à la fixation de l’impôt. Il dédouble la caisse financière centrale, l’aerarium, qui subsiste pour le Sénat, avec les diverses corbeilles (Fisci) et la caisse de la fortune particulière (patrimonium) pour l’empereur. Les juridictions républicaines traditionnelles-comices, magistratures, Sénat, tribunaux-sont remaniées. Les tribunaux civils et criminels sont réorganisés.  La réorganisation judiciaire se complète, notamment à Rome, par la création d’une police.
Sous le principat d’Auguste, Rome est divisée en 14 "régions". Des travaux sont entrepris pour stabiliser les rives du Tibre. Afin de lutter contre les incendies, assez fréquents dans la capitale, un corps de vigiles est instauré. De nouveaux aqueducs sont construits. C’est aussi sous le règne d’Auguste que sortent de terre les thermes d’Agrippa sur le Champ-de-Mars. Auguste veille aussi à la bonne marche de la religion en construisant ou en rénovant environ 80 sanctuaires ; ainsi, le temple d’Apollon est créé sur le Palatin .Enfin, le forum d’Auguste est érigé. Auguste fait également reconstruire la basilique Julia qui avait été incendiée. Elle est dédicacée à ses fils adoptifs. Sur le Forum romain, un arc-de-triomphe celèbre les victoires du prince.

Enfin, le forum d’Auguste est érigé. Auguste fait également reconstruire la basilique Julia qui avait été incendiée. Elle est dédicacée à ses fils adoptifs. Sur le Forum romain, un arc-de-triomphe célèbre les victoires du prince.

Denier à l'effigie d'Octave daté de 36 av.JC.
Au revers  le temple du divin Jules avec le fronton triangulaire.
A l'avers , la tête d'Octave légèrement barbu.
Légende: IMP CAESAR DIVI F IIIVIR ITER RPC (Traduction : « Imperator Octave fils du divin Jules, triumvir pour la seconde fois pour la restauration de la République »).


Le nom Auguste de l’empereur marque à son effigie les villes de provinces lointaines, notamment en Gaule - : Augusta Ausciorum ==> Auch Aquae Augustae (les eaux d’Auguste)==> Dax Augustodunum (forteresse d’Auguste)==> Autun Augustoritum (le gué d’Auguste) ==> Limoges Augustonemetum (la Nemessos d’Auguste)==> Clermont-Ferrand

Auguste meurt en 14 apr. J.-C., à l'âge de 76 ans, probablement de causes naturelles, mais des rumeurs font état d'un possible empoisonnement à l'instigation de son épouse Livie. Son fils adoptif Tibère lui succède à la tête de l'Empire.

Notre mot de passe sera le nom de la basilique qui avait été incendiée et que Auguste a fait reconstruire....

Bon tournoi à tous,

Jamoni

(mot de passe du 10 janvier 2018)

Auguste

Bonjour à tous et mes meilleurs voeux: que cette nouvelle année bridgesque vous soit favorable...

Jules César est donc mort sous les coups des conjurés aux Ides de Mars (15 mars de l’an 44 av. J.-C.)

 
Mort de César par Vincenzo Camuccini , 1798
« Il s’était défendu, dit-on, contre les autres, et traînait son corps de côté et d’autre en poussant de grands cris. Mais quand il vit Brutus venir sur lui l’épée nue à la main, il se couvrit la tête de sa robe » (Plutarque)
César avait désigné dans son testament trois héritiers, les petits-fils de ses sœurs, à savoir Octave, Lucius Pinarius Scarpus et Quintus Pedius. Il légua les trois quarts de son héritage au premier et le quart restant aux deux autres. Dans la dernière clause de son testament, César adopta Octave, le futur empereur Auguste, et lui donna son nom. Enfin, il légua au peuple romain ses jardins près du Tibre et trois cents sesterces par tête126.

Le 20 mars, un bûcher fut dressé sur le champ de Mars, près de la tombe de sa fille Julia, et l’on imagine évidemment l’effet dramatique de cette proximité. Le corps de César, couché sur un lit d’ivoire tendu de pourpre et d’or, fut d’abord déposé dans une chapelle dorée, édifiée sur le forum, devant la tribune aux harangues. À sa tête, sa toge ensanglantée était exposée sur un trophée. Comme le corps reposait, face vers le ciel, et ne pouvait être vu, on éleva au-dessus de lui une effigie de cire grandeur nature, afin que la foule pût contempler les vingt-trois blessures (trente-cinq selon d’autres auteurs) qui lui avaient été sauvagement infligées au corps et au visage. Pour souligner l’ignominie de ce crime, Marc Antoine fit lire, en guise d’oraison funèbre, la liste des honneurs qui avaient été dévolus à César, ainsi que le serment qu’avaient prêté les sénateurs de défendre sa vie. On chanta des vers parmi lesquels revenaient, pour susciter la compassion, une citation empruntée au Jugement des Armes de Pacuvius : « Fallait-il les sauver pour qu’ils devinssent mes meurtriers ? » (compte tenu de la mansuétude dont César avait obstinément fait preuve à l’égard de Brutus, c’était particulièrement bien choisi).

Chavirée par l’habile et pathétique mise en scène, la foule en colère entassa autour du lit funèbre le bois arraché aux boutiques avoisinantes et tout ce qui lui tombait sous la main pour construire un bûcher d’apothéose, comme elle l’avait fait quelques années plus tôt pour les funérailles de Clodius. Les vétérans de ses légions y jetèrent leurs armes et certaines femmes les bijoux qu’elles portaient. Les Juifs, qui n’oubliaient pas que César leur avait permis de relever les murs de Jérusalem abattus par Pompée, se réunirent plusieurs nuits de suite autour de son tombeau pour le pleurer.

On raconte que lorsque Caius Matius organisa des jeux funéraires en juillet -44 à l’occasion de l’anniversaire de sa naissance, la comète de César se mit à briller dans le ciel (apparition également attestée par les astronomes chinois) et l’Etna entra en éruption, faisant de sa mort un bouleversement cosmique. À l’emplacement où il fut incinéré, son petit-neveu et fils adoptif, le futur Auguste, fit ériger un temple. De nos jours, on vient parfois de fort loin pour y déposer quelques fleurs, un poème, une bougie et perpétuer le souvenir de celui qui voulut être « le premier dans Rome »… La plaque commémorative apposée par la ville à l’intention des visiteurs, emprunte à Appien son récit de l’événement :

    « …et on le ramena sur le Forum, là où se trouvait l’ancien palais des rois de Rome ; les plébéiens rassemblèrent tous les objets de bois et tous les bancs dont regorgeait le Forum, et toutes sortes d’autres choses analogues, puis par-dessus mirent les ornements très abondants de la procession, plusieurs rapportèrent encore de chez eux quantité de couronnes et de décorations militaires : ensuite ils allumèrent le bûcher et passèrent la nuit en foule auprès de lui ; c’est là qu’un premier autel fut érigé, et que maintenant se trouve le temple de César, qui, juge-t-on, mérite d’être honoré comme un dieu… »

 
Notre mot de passe sera cette semaine  le nom sous lequel son héritier Octave lui succédera!
Bon tournoi,
Jamoni
(mot de passe du 3 janvier 2018)