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Les mots de passe 2018-4

Antonin

mercredi 3 octobre 2018

L'empereur est mort (pas de sa belle mort, certes, mais c'était courant à l'époque...)! Vive l'empereur! Nerva donc succède à Domitien...

Nerva devient empereur à l'âge avancé de 65 ans, après une vie passée au service de l'Empire sous Néron et les empereurs de la dynastie flavienne. Sous Néron, il fait partie des proches conseillers de l'empereur et joue un rôle prépondérant dans l'éventement de la conspiration de Pison en 65. Plus tard, il est récompensé pour sa loyauté envers les Flaviens en obtenant le consulat en 71 et en 90, respectivement sous Vespasien et Domitien.
   
Le 18 septembre 96, Nerva,  proclamé empereur par le Sénat romain qui nomme un empereur pour la première fois, nouveau chef de l'Empire romain, promet de restaurer les libertés perdues sous le règne autocratique de Domitien.
Le bref règne de Nerva est marqué par des difficultés financières et son incapacité à asseoir son autorité sur l'armée romaine. Une révolte de la garde prétorienne en octobre 97 le contraint à désigner un successeur. Après quelques délibérations, Nerva adopte Trajan, un jeune et populaire général. Seize mois seulement après son accession au trône, Nerva meurt de causes naturelles le 27 janvier 98 et Trajan lui succède et lui accorde la divinisation.

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Bien que la majeure partie de sa vie demeure largement inconnue, Nerva est considéré comme un empereur sage et modéré par les historiens antiques. Sa plus grande réussite est d'avoir assuré une transition du pouvoir pacifique après sa mort, fondant ainsi la dynastie des Antonins.

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Cette nouvelle dynastie nous fournira notre mot de passe cette semaine (au singulier...)

Nerva

mercredi 26 septembre 2018

Le gouvernement de Domitien donc , et notamment sa politique de centralisation, montre de nombreux signes de despotisme. Domitien se considère comme un nouvel Auguste, un despote éclairé dont le destin est de guider le Peuple romain vers un nouvel âge d'or. Cette image est véhiculée grâce à une propagande développée sur les plans religieux, militaire et culturel. De fait, Domitien est populaire auprès du peuple et de l'armée mais il est considéré comme un tyran par les sénateurs auxquels il n'a laissé que des bribes de pouvoir.Dion Cassius suggère que l'assassinat a été improvisé tandis que pour Suétone, il s'agit d'une conspiration très bien organisée108. Se fiant aux prédictions de son astrologue qui lui avait annoncé qu'il mourrait vers midi, Domitien reste plus confiant le reste de la journée. Mais en ce dernier jour de sa vie, Domitien semble inquiet, demandant plusieurs fois l'heure à l'un de ses serviteurs. Ce dernier, impliqué dans le complot, lui ment, affirmant qu'il est bien plus tard que midi. Rassuré, Domitien se rend dans son cabinet pour signer quelques décrets lorsqu'il est attaqué.

    « Voici à peu près ce que l'on sait de cette conjuration et de la manière dont périt Domitien. Les conjurés ne sachant ni où ni comment ils l'attaqueraient, si ce serait à table ou au bain, Stephanus, intendant de Domitilla et alors accusé de malversation, leur offrit ses conseils et son bras. Pour détourner les soupçons, il feint d'avoir une blessure au bras gauche, et le porte, pendant plusieurs jours, entouré de laine et de bandages. Le moment venu, il y cache un poignard, et fait demander une audience à l'empereur, pour lui dénoncer une conspiration. Il est introduit ; et tandis que Domitien lit, tout effrayé, l'écrit qu'il vient de lui remettre, Stephanus lui perce le bas-ventre. L'empereur, blessé, cherche à se défendre, lorsque Clodianus, légionnaire émérite, Maxime, affranchi de Parthenius, Saturius, décurion des valets de chambre, et quelques gladiateurs, fondent sur lui, et le frappent de sept coups de poignard. Le jeune esclave chargé du soin de l'autel des dieux Lares, dans la chambre impériale, se trouve là au moment du meurtre, et raconte que Domitien, en recevant la première blessure, lui a ordonné d'aller prendre un poignard caché sous son chevet et d'appeler ses gardes ; mais qu'il n'a trouvé, à la tête du lit, que le manche du poignard, et partout que des portes fermées ; que, pendant ce temps, Domitien, qui a saisi et terrassé Stéphanus, soutient contre lui une lutte acharnée, s'efforçant, quoiqu'il ait les doigts coupés, tantôt de lui arracher son arme, tantôt de lui crever les yeux. Il est tué le quatorze des calendes d'octobre, dans la quarante-cinquième année de son âge et la quinzième de son règne. »
(Suétone (traduction de T. Baudement, 1845), Vie des Douze Césars, Domitien, XVII)

Le corps de l'empereur est emporté dans un cercueil commun et est incinéré (sa crémation n'est pas certaine) sans cérémonie. Ses cendres sont plus tard mélangées à celles de sa nièce Julia et enfermées dans le temple des Flaviens109. Selon Suétone, de nombreux présages ont annoncé la mort de Domitien. Quelques jours avant l'assassinat, Minerve lui serait apparue en songe, lui annonçant qu'elle a été désarmée par Jupiter et ne peut plus assurer sa protection.


Le règne de Domitien s'achève en 96 lorsqu'il est assassiné par des membres de la cour. Nerva lui succède le même jour. Après sa mort, il est frappé de damnatio memoriae par le Sénat tandis que des historiens comme Tacite, Pline le Jeune ou Suétone publient des versions de l'histoire romaine où il est décrit comme un tyran cruel et paranoïaque. Les historiens modernes ont depuis réhabilité son règne dont les programmes politiques, économiques et culturels ont favorisé l'avènement d'une époque florissante pour l'Empire romain.

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Buste de l'empereur Nerva, Palais Massimo alle Terme à Rome)

C'est Nerva qui nous servira de mot de passe cette semaine...

Rabirius

mercredi 19 septembre 2018

Peu après son accession au trône, Domitien réévalue la monnaie romaine. Il augmente la pureté de l'argent utilisé pour fabriquer les deniers de 90 % à 98 %, passant de 2,87 grammes d'argent à 3,26 grammes. La crise financière de 85 le contraint à diminuer le taux de pureté d'argent jusqu'à 93,5 %, soit 3,04 grammes.
Les nouvelles valeurs après cette dévaluation restent quand même plus élevées que celles que Vespasien et Titus ont maintenu durant leurs règnes. La rigueur de la politique de taxes de Domitien a permis de conserver cette norme pour les onze années suivantes50. Les pièces frappées durant cette période ont bénéficié d'un soin particulier, notamment en ce qui concerne la titulature de Domitien et la qualité des portraits au verso.
Pour apaiser le peuple romain, il dépense près de 135 millions de sesterces en donativa ou congiaria durant tout son règne. L'empereur remet au goût du jour la pratique des banquets publics qui avait été réduite sous Néron à une simple distribution de nourriture. Il investit des sommes importantes dans les divertissements et les jeux. En 86, il fonde les Jeux Capitolins, une compétition quadriennale comprenant des épreuves d'athlétisme, des courses de chars et des épreuves de chants et de théâtre. Domitien finance lui-même les voyages des compétiteurs qui viennent de tout l'Empire et distribue les récompenses. Il innove dans le domaine des combats de gladiateurs en introduisant des batailles navales, des batailles nocturnes et des combats de gladiateurs femmes ou nains. Enfin, il ajoute deux nouvelles factions d'auriges pour les courses de chars, Or et Violet.
Plus qu'un projet de reconstruction, le programme d'urbanisme de Domitien doit marquer le couronnement d'une grande renaissance culturelle à travers tout l'Empire. Près de cinquante nouveaux édifices monumentaux sont construits, restaurés ou complétés, plus que ce qui a été fait depuis Auguste. Parmi les monuments les plus importants, on peut citer l'Odéon et le stade sur le Champ de Mars et un immense palais sur le Palatin connu sous le nom de palais flavien ou palais de Domitien qui a été conçu par l'architecte Rabirius.
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Les travaux de restauration les plus importants menés sous Domitien concernent le temple de Jupiter sur le Capitole qui a été couvert à l'occasion de tuiles dorées. Il fait achever la construction du temple de Vespasien et de Titus, de l'arc de Titus et du Colisée auquel il fait ajouter un quatrième étage.

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Notre mot de passe de la semaine sera le nom de l'architecte qui a conçu le palais de Domitien sur le mont Palatin.

Domitien

mercredi 12 septembre 2018

Titus Flavius Domitianus , empereur romain, né et mort à Rome (51 - 96 de notre ère). Fils de Vespasien et frère de Titus, il fut le dernier des douze Césars dont Suétone a écrit l'histoire.
Bien qu'intrigant et débauché, il était énergique, ami des lettres. A la mort de Titus, Rome le reconnut. Les treize premières années du "Néron chauve" furent bonnes. Il réforma la justice châtia les délateurs, prit le titre de censeur et en exerça les fonctions avec rigueur mais équité. Des mesures furent prises pour rendre aux mœurs romaines quelque dignité. Le désordre s'était introduit dans le collège des vestales. Trois d'entre elles reçurent l'ordre de se donner la mort. La grande vestale Cornelia fut enterrée vivante. Domitien protégea la culture du blé, rendit à leurs propriétaires les parcelles restées disponibles des terres données aux vétérans, augmenta la paye des soldats.

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Buste de Domitien                                                Statue de Domitien en imperator                                   Denier de Domitien
(Musée du Louvre)                                                 (Musée du Vatican)

Il encouragea les lettres, créa des bibliothèques, institua un concours quinquennal de poésie, d'éloquence et de musique. Les provinces jouirent d'une paix profonde. Il fit, sur le Rhin, une expédition facile contre les Cattes, qui lui valut le surnom de Germanicus. Trajan fut chargé d'exécuter des travaux lie défense, du Rhin au Danube. La conquête de la Bretagne fut achevée par Agricola. La guerre la plus difficile fut celle que l'on soutint contre les Daces et les Gètes réunis sous Décébale. Après trois ans de succès divers, on conclut un compromis avantageux pour les deux parties. Des soulèvements sur le Danube, chez les Parthes, en Afrique, furent réprimés.

Domitien sera notre mot de passe cette semaine

Herculanum

mercredi 5 septembre 2018

Herculanum,  ville romaine voisine de Pompéi a été également détruite par l'éruption du Vésuve en l'an 79 apr. J.-C., conservée pendant des siècles dans une gangue volcanique et remise au jour à partir du XVIIIe siècle par les Bourbons qui régnaient sur Naples.
La cité était petite avec une superficie de 12 hectares, dont environ 4,5 ha ont été dégagés, et une population estimée à quatre mille habitants. À partir de 1738, les premiers fouilleurs creusèrent des tunnels dans la gangue qui emprisonne la cité, à la recherche d'œuvres d'art et de marbre. Ces remarquables vestiges apportèrent une considérable connaissance de terrain sur la civilisation romaine au Ier siècle car ils ont livré un matériel archéologique exceptionnel, en particulier en bois, et également des œuvres littéraires inconnues jusqu'alors, dans les papyrus de la bibliothèque de la vaste villa.
La notoriété d'Herculanum est éclipsée par celle de Pompéi, mais le site offre pourtant sur un périmètre concentré des vestiges très évocateurs, grâce à leur élévation et la restauration de nombreuses couvertures. Elle est moins célèbre, moins vaste, et du coup moins visitée que sa voisine. Pourtant, de toutes les cités ensevelies par l'éruption du Vésuve, c'est la mieux préservée.

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Notre mot de passe sera "Herculanum" !

Pompéi

mercredi 29 aôut 2018

Nous avons évoqué l'éruption du Vésuve lors du règne de Titus, éruption qui avait détruit deux villes Pompéi et Herculanum... Partons à la découverte de Pompéi...

La cité fut fondée par les Osques. Les Étrusques au VIe siècle av. J.-C. dominèrent la ville et y bâtirent sa première muraille en pierre vers 570 av. J.-C., puis elle fut conquise par les Samnites vers 425 av. J.-C., puis par les Romains en 290 av. J.-C..
Y vivaient environ 30 000 habitants sur 66 hectares, lorsqu'elle fut détruite en même temps qu'Herculanum, Oplontis et Stabies, lors de l'éruption du Vésuve en l'an 79 apr. J.-C..
Enfouie sous plusieurs mètres de sédiments volcaniques, préservée des intempéries et des pillages, la ville tombe dans l'oubli pendant quinze siècles. Redécouverte fortuitement au XVIIe siècle, l'état de conservation de l'ancienne cité romaine est remarquable : les fouilles entreprises à partir du XVIIIe siècle permettront d'exhumer une ville florissante, précieux témoignage de l'urbanisme et de la civilisation de la Rome antique.

À une date communément fixée au 24 août 79, l'éruption du Vésuve entraîne la destruction de la ville. Pline le Jeune, qui était à Misène, décrit l’éruption dans deux de ses Lettres à Tacite : « Un nuage d'une taille et d'un aspect inhabituel… Sa forme rappelait celle d'un arbre et, plus exactement, celle d'un pin. Il se dressait comme un tronc gigantesque et s'élargissait dans les airs en rameaux ». Le Vésuve commence par déverser sur la ville et sur celles d'Herculanum et de Stabies, toutes proches, une énorme masse de scories volcaniques (en particulier de la pierre ponce). Pompéi est englouti sous une épaisse couche de matériaux éruptifs, jusqu'à 2,8 m de scories (lapilli) et quelque 1,8 m de cendres19. À Herculanum, les dépôts de matériaux éruptifs atteignent plus de 20 m. Les habitants qui n'avaient pas pris la fuite trouvèrent la mort à la suite de l'écroulement de leurs maisons sous le poids des pierres ponces ou asphyxiés par les nuées ardentes.

L'éruption fut longtemps placée au 24 août 79, car la majorité des manuscrits de Pline portait la mention des calendes de septembre. Quelques manuscrits cependant portaient des leçons indiquant des dates différentes (probablement dues à des erreurs de copistes) et légèrement postérieures : l'une indique en particulier les calendes de novembre (1er novembre), peut-être faut-il alors placer l'éruption le neuvième jour avant les calendes de novembre, notre 24 octobre. Longtemps délaissée cette datation a suscité à nouveau l'intérêt des historiens au regard des indices de plus en plus nombreux qui semblent placer l'éruption en automne : des dolia (grandes amphores) semblaient contenir du vin fraichement pressé, les braséros étaient allumés le jour de l'éruption, la végétation indiquait l'automne : noix, figues… Selon des travaux publiés en 2006, en particulier ceux de l'archéologue italienne Grete Stefani, l'analyse d'une monnaie trouvée en 1974 dans la Maison du Bracelet d'or et datant de la quinzième salutation impériale de Titus, nécessairement postérieure au début de septembre 79, vient appuyer cette datation.     

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La ville longtemps prospère était en déclin économique (le vin pompéien était de plus en plus concurrencé par le vin gaulois, ce qui entraînait la reconversion des terres moins rentables). Cette crise et la ruine durable de Pompéi expliquent en partie qu'elle ne fut pas reconstruite.

Pompéi sera notre mot de passe de ce mercredi... N'oubliez pas l'accent!

Vésuve

mercredi 22 aôut 2018

La réputation de Titus est ternie quand survient la mort de son père en juin 79. Tous s'attendent au pire. La mort de Vespasien va changer radicalement sa personnalité et la perception qu'a de lui le peuple romain. Pendant son court règne de deux ans, Titus se montre un prince idéal aussi bien dans ses méthodes de gouvernement qu’auprès de ses sujets. Probablement profondément marqué par la mort de son père, du jour au lendemain ses défauts s’effacent devant « les plus rares vertus ». Peut-être a-t-il saisi l’importance de la dynastie flavienne?
Par respect de la volonté de son peuple, il renvoie Bérénice « malgré lui et malgré elle » en Judée. Dès lors il se sépare de ses favoris, s’interdit d’assister aux représentations et renonce aux plaisirs. Il choisit ses conseillers parmi les hommes les plus respectables de Rome. Il délaisse ses nuits d’orgie pour des repas officiels visant plus l’agrément des convives que l’étalage du luxe.
Cette simplicité affichée n'empêche pas Titus d'inaugurer en grande pompe en l'an 80, le plus grand site de jeux de l'Antiquité, l'amphithéâtre flavien, plus connu sous le nom de Colisée. Des milliers de bêtes sont sacrifiées pendant les jeux inauguraux pour la plus grande joie du peuple de Rome. Ce changement radical de comportement est malheureusement concomitant avec une série de catastrophes qui vont, en deux ans, mettre en relief le caractère exemplaire de l’empereur.
*L’éruption du Vésuve le 24 août 79 ensevelit Pompéi et Herculanum sous les cendres. Des milliers de personnes dont Pline l'Ancien, ami de Titus, trouvèrent la mort. L’empereur confia alors le soin à deux consuls de superviser les secours aux sinistrés et fit verser aux rescapés des subventions. Il leur octroya les biens de ceux qui périrent sans laisser d’héritier, à la différence de ses prédécesseurs : ceux-ci, dans des circonstances semblables, s’étaient approprié les biens des victimes.

       C1 vesuve   

Le Vésuve

*Lors d’une épidémie de peste, qui causa la mort de milliers de personnes, Titus intervient en personne pour secourir la population. Il fit parvenir les secours et vint sur place réconforter les rescapés « apportant la sollicitude d’un empereur et la tendresse d’un père ».

La tradition lui prête ce mot : « Diem perdidi » (j'ai perdu ma journée), prononcé lorsqu'il terminait une journée sans avoir apporté un bienfait particulier.
Outre l'éruption du Vésuve décrite ci-dessus, le règne de Titus est aussi marqué par le grave incendie de Rome en 80, comparable en ampleur à celui connu sous Néron en 64, et par l'épidémie de « peste » qui emporte l'empereur lui-même.

Il meurt de la peste le 13 septembre 81, à peine deux ans après son intronisation. Ses énigmatiques derniers mots sont « Je n'ai commis qu'une seule erreur ». Ils font toujours aujourd'hui l'objet de spéculations de la part des historiens.
Un deuil unanime accueillit sa disparition, et le titre de « délices du genre humain » lui fut décerné et lui est resté attaché. Ce souvenir a définitivement effacé dans la mémoire collective le premier Titus, capable de débauches, de cruautés et d'arbitraire despotique. La postérité retiendra surtout le Titus mûri et métamorphosé par sa fonction.

Notre mot de passe ce mercredi sera "Vésuve" sur l'éruption duquel nous reviendrons la semaine prochaine...

Bérénice

mercredi 15 aôut 2018

Vespasien mort , Titus son fils lui succède ... Titus nous est bien connu de par la tragédie de Jean Racine (21 novembre 1670) qui nous conte ses amours malheureuses avec Bérénice et par la pièce de Pierre Corneille Tite et Bérénice.

 

C1 beneniceBérénice et Titus (auteur inconnu - 1815 )

Bérénice devient la maîtresse de Titus, le fils de l'empereur Vespasien, pendant qu'il commande certaines légions qui tentent d'éradiquer toute résistance en Galilée (67-68). Leur liaison se poursuit pendant que Titus écrase la révolte juive de 66 - 70. Titus rentre à Rome pour assister à son triomphe (fin 70 -début 71) et Bérénice le rejoint vers 75. Il promet de l'épouser, mais devant le scandale, lorsqu'il devient empereur il renonce et la renvoie chez son frère en Galilée (79).
C'est son histoire a inspiré la célèbre tragédie de Racine "Bérénice".

"Tite et Bérénice" est une pièce de théâtre de Pierre Corneille représentée au Théâtre du Palais-Royal le 28 novembre 1670.
Inspirée de la Rome antique, plus particulièrement de l’histoire d’amour unissant l’empereur Titus à la reine judéenne Bérénice, cette pièce est contemporaine de la Bérénice de Jean Racine, représentée à l’Hôtel de Bourgogne.

                  C1 benenice 1

Frontispice de l'édition de 1671 (Corneille) représentant l'Acte V, scène 5 /  Frontispice de l'édition Claude Barbin (1671)

La comparaison de ces deux tragédies inspirées par le même sujet (Titus est appelé Tite par Corneille, peut-être pour marquer sa différence avec la pièce de Racine) se fit au détriment de celle de Corneille, dont c’est l’une des dernières pièces.

Notre mot de passe de la semaine sera évidemment Bérénice !

 

Colisée

mercredi 8 aôut 2018

Après l'intermède plein d'humour de la Vespasienne, revenons à un aspect plus glorieux de notre Vespasien. C'est sous son règne que les frontières de l'Empire se stabilisent et se fortifient avec la construction d'un système défensif surveillant les peuplades barbares outre rhin  et danube (Germains, Daces, Sarmates, Chattes). Deux nouvelles légions, la legio IV Flauia Felix et la Legio XVI Flavia Firma, sont créées, ce qui porte le nombre total à vingt-neuf légions dont vingt-sept sont positionnées aux frontières.
Il met des légions en Cappadoce, à cause des continuelles incursions des Barbares, et y établit un gouverneur consulaire, au lieu d’un chevalier romain.
La noblesse romaine est essentiellement militaire et Vespasien en refond les bases : « Il épura et compléta les premiers ordres de l’État, épuisés par mille meurtres, et dégénérés par d’anciens abus. Dans la revue qu’il fit des sénateurs et des chevaliers, il expulsa les plus indignes, et mit à leur place les plus honnêtes citoyens de l’Italie et des provinces ; et, pour faire comprendre que ces deux ordres différaient moins par la liberté que par la dignité, il prononça dans la querelle d’un sénateur et d’un chevalier romain, qu’il n’était pas permis de dire des injures à un sénateur, mais qu’il était juste et légitime de rendre outrage pour outrage »
Une autre évolution se dessine avec Vespasien : en choisissant comme dies imperii (le jour anniversaire de son entrée en fonction) le jour de son acclamation par l'armée, il légitime la désignation de l'empereur par l'armée. Auparavant, le Sénat investissait l'empereur de ses pouvoirs, et particulièrement de son imperium. À partir de son règne, le pouvoir et le poids du Sénat romain ne cessent de diminuer.
Après le grand incendie de Rome, sous Néron, la ville est à reconstruire. Il multiplie les constructions publiques, notamment le Colisée qu'il entreprend en 70 (et qui est fini en 80 par son fils Titus), le Forum de la Paix (71-75) avec, en particulier le Temple de la Paix pour abriter le trésor récupéré lors de la prise du Second Temple de Jérusalem et la Bibliothèque de la Paix pour entreposer, entre autres, les archives de la préfecture urbaine. Il fait refaire trois mille tables d’airain, détruites dans les flammes. C’est la plus ancienne et la plus belle collection officielle de l’empire. Elle renferme, presque depuis l’origine de Rome, les sénatus-consultes et les plébiscites sur les alliances, les traités et les privilèges accordés à chacun. Il restaure le temple de Claude sur le mont Caelius, commencé par Agrippine et détruit par Néron. Sur le plan religieux, Vespasien se targue d'être, comme Auguste, « le mainteneur (conservator) des cérémonies d'État et le restaurateur (restitutor) des temples sacrés ».

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 Le Colisée (intérieur)                                                                                                               Le Colisée (extérieur)

À Rome, Vespasien permet à chacun d’occuper les terrains vacants, et d’y bâtir, si les propriétaires négligeaient de le faire.

Vespasien meurt le 24 aout 79, à Aquae Cutiliae. Suétone rapporte que, se sentant malade, il aurait dit, se moquant de la divinisation dont faisaient l'objet les empereurs après leur mort : « Vae, puto deus fio », « Malheur ! Je crois que je deviens dieu. » Au moment de mourir, victime d'une diarrhée qui l'épuisait, il dit : « Il faut qu'un empereur meure debout » et, tandis qu'il faisait un effort pour se lever, il expira entre les bras de ceux qui l'assistaient.

En son honneur, notre mot de passe sera "Colisée", cet immense amphithéâtre ovoïde situé dans le centre de la ville de Rome, le plus grand jamais construit dans l'empire romain. Il est l'une des plus grandes œuvres de l'architecture et de l'ingénierie romaines.

Vespasienne

mercredi 1er aôut 2018

Quittons Massada et revenons à Rome où règne Vespasien. La réorganisation de l'Empire
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Aureus à l'effigie de Vespasien (78-79) ( Denier d'or  équivalent à 300 €)

En 70, la guerre civile de 68 - 69 a laissé l'Empire en piteux état. Les caisses sont vides et les fonctionnaires, les soldats impayés. « Vespasien licencia une grande partie des troupes de Vitellius et contint l’autre. » Ceux qui l’ont aidé dans son ascension à la titulature impériale doivent attendre longtemps avant de recevoir leur dû. Vespasien fait de nécessité vertu. Si Suétone le décrit en personnage qui a en horreur les dépenses somptuaires :
    « Il ne laissait échapper aucune occasion de réformer les mœurs. Un jeune homme se présenta devant lui, tout parfumé d’essences, pour le remercier d’une préfecture qu’il avait obtenue. Non content de lui témoigner son dégoût, il lui dit d’un ton sévère : "J’aimerais mieux que vous sentissiez l’ail." et il révoqua sa nomination. »
Il nous donne aussi les clés pour comprendre le revers de la médaille :
    « Il ne se faisait point scrupule de vendre les magistratures aux candidats, ni les absolutions aux accusés, tant innocents que coupables. On croit même qu’il affectait d’élever aux plus grands emplois ses agents les plus rapaces, afin de les condamner lorsqu’ils se seraient enrichis. Il s’en servait, disait-on, comme d’éponges que l’on trempe quand elles sont sèches, et que l’on presse quand elles sont humides. Cette cupidité, selon quelques-uns, était dans son caractère. (…) Selon d’autres, c’était un effet de la nécessité. Le trésor et le fisc étaient si pauvres, que Vespasien fut obligé de recourir au pillage et à la rapine ; et c’est ce qui lui fit déclarer à son avènement au trône, que l’État avait besoin de quatre milliards de sesterces pour subsister. Cette dernière opinion paraît d’autant plus vraisemblable, que Vespasien faisait un excellent emploi de ce qu’il avait mal acquis. »
La prévarication ( ) est une forme de collecte de l’impôt. Vespasien n’hésite pas à optimiser le système :
    « Un de ses plus chers favoris lui demandait une place d’intendant pour quelqu’un qu’il disait être son frère. Vespasien différa sa réponse, fit venir le candidat lui-même, en reçut la somme qu’il avait promise à son protecteur, et l’installa sur-le-champ. Lorsque son favori vint lui en reparler : "Cherche, lui répondit-il, un autre frère ; celui que tu croyais le tien est devenu le mien." »

On lui reproche son avarice mais on retient ses bons mots : « Des députés vinrent lui annoncer qu’on lui avait décerné une statue colossale d’un prix considérable : "Placez-la donc tout de suite, dit-il, en montrant le creux de sa main ; le piédestal est tout prêt." » C’est cet aspect de sa personnalité que retient le peuple de Rome, rapiat mais modeste, et Suétone rapporte cette anecdote : « à ses funérailles, le premier pantomime nommé Favor, qui représentait l’empereur et contrefaisait, selon la coutume, ses paroles et ses gestes, demanda publiquement aux gens d’affaires combien coûtaient le convoi et les obsèques. Comme ils répondirent : "Dix millions de sesterces", il s’écria : "Donnez-m’en cent mille, et jetez-moi ensuite dans le Tibre." »

Il recourt à de véritables innovations dans le domaine fiscal en créant une taxe sur la collecte d'urine qui était à l'époque, le seul agent fixant pour les teintures. « Son fils Titus lui reprochait d’avoir mis un impôt sur les urines. Il lui mit sous le nez le premier argent qu’il perçut de cet impôt, et lui demanda s’il sentait mauvais. Titus lui ayant répondu que non : "C’est pourtant du liquide", dit Vespasien. » Cette conversation nous est restée sous forme de proverbe « l'argent n'a pas d'odeur » et les premières toilettes publiques de Paris furent nommées vespasiennes en souvenir de cette initiative restée célèbre.

C1 vespasienne 1Vespasienne du boulevard Magenta à Paris

Moi je l’ai rencontré un jour
Valéry dans les vespasiennes
et fait pipi tout près de lui
écoutant la chanson bien douce
qui s’écoulait de sa vessie

(Georges Perros, Une vie ordinaire, Poésie/Gallimard, 1988, p. 54)

Vous l'avez deviné: notre mot de passe de la semaine sera "vespasienne" en souvenir de cet empereur romain qui ne manquait pas d'humour !

 

Massada

mercredi 25 juillet 2018

Le 2 mai 73, la forteresse de Massada tombe aux mains des légionnaires. C’en est fini de la première guerre juive contre la domination de Rome. Construite au IIe siècle av. J.-C, la forteresse de Massada surplombe de 400 mètres les rives sauvages de la mer Morte. C’est le dernier îlot de résistance juive à l’occupation romaine de la Palestine.

Le seul récit que l’on ait du siège nous vient de l’historien juif Flavius Josèphe. D’après l’historien, après avoir mené une longue résistance face aux assiégeants, les assiégés auraient organisé un suicide collectif afin de ne pas se livrer vivant à l’ennemi. Cet épisode dramatique est un symbole de lutte désespérée contre un destin tragique inévitable. Pour d’autres, il représente une forme de fondamentalisme religieux.

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Vue aérienne de Massada

"Le bastion d’Hérode, ce sont les Zélotes, un groupe de Juifs extrémistes, qui vont s’y réfugier. En 66 après J.-C., les Juifs de Palestine se soulèvent contre l’empire romain. Les Zélotes prennent Massada, y accueillent les rebelles en fuite. Ils divisent le palais pour pouvoir tous s’y loger, réaménagent les bains pour qu’ils répondent aux critères les plus strictes de leur rite. Quatre ans plus tard, à Jérusalem, la révolte est écrasée. Les légions se tournent vers le fortin et débutent un siège qui durera des mois. La pente est abrupte, alors pour atteindre les murs, 300 mètres plus hauts, les Romains font construire une rampe par leurs esclaves hébreux, certains que les Zélotes ne les attaqueront pas. Ils atteignent les remparts et tentent, une première fois sans succès, de les enflammer. Qu’importe, une brèche sera bientôt ouverte, le temps des Zélotes est compté. Dans la forteresse, ils sont 963 hommes, femmes et enfants. A en croire Flavius Josèphe, plutôt que de se rendre, ils vont tout brûler : leurs maisons, les réserves conservées dans les entrepôts qu’avait imaginés Hérode. Puis ils vont se diviser par groupe de dix et, dans chaque groupe, un Zélote va tuer tous ses compagnons et ainsi de suite, jusqu’au dernier. Quand les Romains pénètrent dans Massada, ils ne trouvent que deux femmes et cinq enfants, cachés dans une citerne ; les seuls rescapés du suicide collectif. Les Zélotes sont morts, et avec eux la Palestine juive.

Aujourd’hui, au pied de la forteresse, un vaste hôtel a remplacé le camp des légions de Rome. Seuls les touristes montent encore à l’assaut du plateau désertique, préférant à la rampe romaine un téléphérique pour atteindre les ruines poussiéreuses du sommet. Quelques-uns tentent de gravir la montagne à pied, par l’abrupt sentier du Serpent et ses 700 marches, qui rappellent à ceux qui en douteraient encore que Massada ne se laisse pas aisément prendre." (Libération)

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Massada aujourd’hui.
La partie supérieure des murets, au-dessus de la ligne noire est une reconstitution.
 
Notre mot de passe de la semaine sera bien évidemment "Massada"!

 

Vespasien

mercredi 18 juillet 2018

Ainsi se termine l'année des quatre empereurs ....l'an 69 qui aura donc connu le règne de Galba , de Othon, de Vitellius et la proclamation de Vespasien! À la mort de Néron, le 9 juin 68, une guerre civile commence, appelée l’Année des quatre empereurs. Le désordre règne, les légions d’Espagne soutiennent Galba, qui sera assassiné le 15 janvier 9... puis  le prétoire  couronne Othon assassiné le 16 aavril 69 ! Alors  l’armée de Germanie élève Vitellius .  Vespasien se rend à Alexandrie où il est proclamé empereur par les légions d'Orient sous l'impulsion de Tiberius Julius Alexander, le préfet d'Égypte, et de Mucien, le légat de Syrie. À Rome, son frère Flavius Sabinus, préfet de la ville, le soutient. Vespasien charge Antonius Primus, le commandant des légions du Danube, des préparatifs militaires face aux puissantes armées du Rhin restées fidèles à l'empereur Vitellius. Les sympathisants de Vitellius sont finalement défaits le 22 décembre 69, ce qui met fin à la guerre civile.

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Vespasien  sera empereur de Rome de 69 à 79 ...

Vespasien et son fils Titus, toujours en Orient en 70, se chargent d'y imposer la paix romaine. Titus met fin au siège de Jérusalem en septembre 70 et le Second Temple de Jérusalem est fermé et rasé. Son père envoie une ambassade à l'Empire parthe pour garantir le statu quo territorial sur la frontière arménienne. Les sicaires sont matés au siège de Massada (en 72-73)...

Vespasien sera notre mot de passe de la semaine !

 

 

Le Tibre

mercredi 11 juillet 2018

Bonjour à tous! et vive la France qui a gagné sa place en finale  !

Vitellius s'est vite rendu impopulaire auprès de son peuple romain...  et le premier juillet, les troupes d'Égypte proclament Vespasien empereur. En apprenant la nouvelle, les légions de Mésie, de Pannonie, et de Dalmatie se révoltent aussi et prêtent serment à Vespasien. Celui-ci venait d'écraser la révolte des Juifs et représentait une meilleure stabilité aux yeux des Romains. À Rome, Vitellius provoque un mécontentement quasi général et des troubles éclatent. Vitellius abdique puis semble revenir sur sa décision. Titus Flavius Sabinus, préfet de la ville et frère de Vespasien, estime devoir prendre les rênes du pouvoir. Ses partisans se heurtent aux Vitelliens et Sabinus se réfugie avec eux au Capitole. Les Vitelliens les assiègent et le Capitole brûle, sans qu'on sache si c'est du fait des assiégeants ou des assiégés. Sabinus, défait, est tué, malgré une molle opposition de Vitellius, qui n'a plus grand-chose à dire. Antonius Primus qui commande les légions du Danube envahit l'Italie du Nord et bat l'armée de Vitellius à Crémone à la fin du mois d'octobre 69. Il prend ensuite la direction de Rome. Les uns après les autres les alliés de Vitellius se rallient à Vespasien. Vitellius tente tout pour négocier une paix, sans succès. Alors que les premiers éléments de l'armée de Primus pénètrent dans Rome, il tente de s'enfuir, et se cache dans la loge du portier de son palais.

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La mort de Vitellius (1847) Charles-Gustave Housez                                                  Le Tibre à Rome

Capturé par les hommes de Primus il est reconnu et lapidé par la foule romaine, son corps est traîné par un croc et jeté dans le Tibre. Son règne n'aura duré que huit mois.
Domitien, le fils cadet de Vespasien, est alors nommé César en attendant l'arrivée de l'empereur Vespasien à Rome à la fin de l'année 70.

Notre mot de passe sera cette semaine le nom de ce fleuve qui traverse Rome et dans lequel Vespasien a été jeté.

Bon tournoi à tous... et comme la France, que le meilleur gagne!

Vitellius

mercredi 4 juillet 2018

Vitellius (en latin : Aulus Vitellius Germanicus Imperator Augustus), né le 24 septembre 15 et mort le 22 décembre 69 à Rome, est le huitième empereur romain du 19 avril au 22 décembre de l'année 69, appelée année des quatre empereurs.

Après la chute de Néron, il est nommé, à la surprise générale, commandant des légions de Germanie inférieure par Galba6. C'est là qu'il réussit à se faire apprécier par ses subalternes et ses soldats, pour son indulgence, sa prodigalité et sa démagogie.
 
Buste de Vitellius (v. 69).

Vitellius était loin d'être ambitieux, il était plutôt paresseux et très attiré par la nourriture et la boisson. Quelques jours avant la mort de Galba, assassiné par Othon, Vitellius est proclamé Imperator des armées de Germanie inférieure et supérieure par ses légions le 2 janvier 698 à Colonia Claudia Ara Agrippinensium, aujourd'hui Cologne. Après la mort de Galba, Othon est proclamé empereur à Rome par la garde prétorienne. Vitellius partage alors ses légions en deux groupes. Il prend le commandement de l'un et envoie l'autre contre Othon. Il doit son accession au trône à ses deux généraux Cæcina et Valens qui commandaient les deux légions du Rhin : ceux-ci franchissent les Alpes et battent l'armée d'Othon à la bataille de Bédriacum, le 14 avril 6911. Othon se suicide deux jours plus tard et Vitellius marche sur Rome en vainqueur.
Le 19 avril, le Sénat romain entérine la nomination de Vitellius comme empereur. L'armée de Vitellius se livre sur son chemin au pillage et au massacre, le nouvel empereur fait lui aussi preuve d'une grande cruauté et devient rapidement impopulaire.

Notre mot de passe cette semaine sera le nom de ce huitième empereur romain!

Bedriacum

mercredi 20 juin 2018

Faisons donc la connaissance de ce Othon dont le règne n'aura duré que 3 mois !

Né en 32 apr. J.-C. à Ferentium en Étrurie, mort à Bedriacum le 16 avril 69, Marcus Salvius Otho est issu d'une famille de notables de la gens Saluia : son grand-père est sénateur, son père proconsul d'Afrique sous Tibère, et est élevé au rang de patricien par l'empereur Claude.
Selon Suétone, Othon était un personnage assez peu recommandable et disposé à tout pour parvenir à ses fins. Il séduisit ainsi une vieille courtisane dans le seul but d'entrer en contact avec Néron dont il devient l'un des favoris et partage les frasques de jeunesse. Les auteurs soulignent sa coquetterie comme efféminée et lui prêtent une complicité homosexuelle avec l'empereur ou avec ses mignons.
Suétone prétend que mis au courant de l'intention de Néron d'assassiner Agrippine, sa mère, il lui prête une assistance concrète en organisant un repas le soir du meurtre pour donner le change.
Il tombe cependant en disgrâce en refusant de restituer Poppée qu'il avait épousée pour complaire à Néron, mais dont il tomba réellement amoureux. En conséquence, il est envoyé comme gouverneur en Lusitanie, poste habituellement occupé par un ancien préteur alors qu'il n'est qu'ancien questeur. Selon Suétone, il y officie « avec une modération et un désintéressement exceptionnels ». Ce séjour forcé de dix ans doit l'assagir, car les auteurs anciens ne rapportent plus aucun scandale à son propos pour cette période, ni durant son bref règne.

Cherchant à se venger, Othon prend le parti de Galba en avril 68 pour se débarrasser de Néron. Mais quand Galba adopte Pison en janvier 69, il voit ses rêves d'accession au pouvoir suprême s'écrouler. Criblé de dettes, il n'a d'autre solution que de se débarrasser par le meurtre de Galba et de Pison, avec l'aide de prétoriens qu'il soudoie. La conjuration est passablement improvisée, mais elle réussit : Galba est tué en plein forum le 15 janvier 69. Othon se présente aussitôt au Sénat.
Il se veut continuateur de Néron, et le venge en obligeant au suicide le préfet du prétoire Tigellin, qui avait trahi et abandonné Néron. Il poursuit la construction de la Domus aurea. Il continue la politique de Claude d'extension aux provinciaux du droit de cité, et l'accorde à la tribu des Lingons.
Si Othon est reconnu par les armées du Danube, d'Orient et d'Afrique, l'armée du Rhin est en état de rébellion depuis le 1er janvier 69. Son chef Vitellius se fait proclamer en Germanie inférieure. Il reçoit le soutien des légions de Belgique, d'Espagne, de Bretagne et de Rhétie, et marche sur l'Italie.

Capture 2 denier neron

Denier à l'effigie d'Othon


Othon quitte Rome le 14 mars pour l'affronter sans attendre le renfort de l'armée du Danube. Après deux petites victoires dans le Nord de l'Italie, il est vaincu le 14 avril à Bedriacum près de Vérone. Après trois mois de règne, Othon décide alors de se donner la mort le 16 avril avec une dignité qui surprend Suétone. Tous les auteurs classiques, Suétone, Tacite, Dion Cassius rendent hommage au courage et au désintéressement d'Othon.

Son règne n'aura donc duré que du 15 janvier 69 au 16 avril 69... trois petits tours et puis s'en va !

Notre mot de passe sera le nom du lieu où Othon a connu la défaite et où il se donnera la mort...

Othon

mercredi 13 juin 2018

Servius Sulpicius Galba, empereur romain, qui naquit à à Terracine l'an 8 avant notre ère, et mourut à Rome en 69.

GalbaGalba

Préteur à vingt ans, gouverneur d'Aquitaine, consul en 33, chef victorieux des armées de Germanie, Il obtint, sous Claude, le proconsulat d'Afrique, et, sous Néron, le gouvernement de l'Espagne tarraconaise. Dans tous ces postes, il fit preuve de vigilance et de dureté.
En 68, outré des folies de Néron, il se fit proclamer empereur par ses troupes. Bientôt après, Néron périt et Galba fut reconnu. Il se montra impitoyable pour les complices de Néron, mais trop indulgent pour ses propres affranchis. Il refusa le donativum (récompense) aux prétoriens en disant: " J'enrôle mes soldats, je ne les achète pas." Le premier souci de Galba fut de restaurer l'état des finances, et à cette fin il prit nombre de mesures impopulaires. Galba dédaigna la notion de subordination par loyauté des soldats. Plus tard, il dégoûta le peuple par son aversion pour la splendeur. Son âge avancé avait détruit son énergie.
Enfin, Il se choisit pour successeur à l'empire Pison qui était connu pour son austérité.
Les prétoriens alors se soulevèrent et proclamèrent Othon comme empereur et Galba fut assassiné après seulement sept mois de règne.
Tacite a écrit sur lui : "Supérieur à la condition privée tant qu'il y resta, il aurait été jugé par tous digne de l'empire s'il n'eut été empereur."
(omnium consensu capax imperii nisi imperasset )

Notre mot de passe cette semaine sera le nom de l'empereur qui succéda à Galba et dont le règne sera plus bref encore que celui de Galba... Nous en saurons plus  la semaine prochaine!

Galba

mercredi 6 juin 2018

Gaius Julius Vindex, Gaulois originaire d'une puissante famille d'Aquitaine et sénateur romain, était sans doute légat (gouverneur) de la province de Gaule lyonnaise. En tant que gouverneur, il mena en Gaule une fronde contre l'empereur Néron en 68 ap. J.-C., qui allait être à l'origine de sa chute, puis de la crise politique qui secoua l'Empire en 69, et fut dénommée année des quatre empereur.
Dion Cassius dit de Gaius Julius Vindex qu'il était Aquitain, issu d'une riche famille royale et que son père avait été sénateur romain. Ses ancêtres, comme le révèle son nom de Julius, reçurent la citoyenneté romaine de César ou d'Auguste.
Dans un contexte d'usure du pouvoir de Néron, due tant à sa manière de gouverner l'Empire qu'à ses dépenses et aux hausses des impôts dans les provinces, Vindex convoque en mars 68 les délégués des cités des Trois Gaules au sanctuaire fédéral à Condate, en face de Lyon. Dans un discours conservé par Dion Cassius et prononcé face aux délégués gaulois, Vindex dénonce la politique néronienne et conclut en ces termes :
« Levez-vous donc enfin, secourez-vous vous-mêmes, secourez les Romains et délivrez l'univers entier. »

L'appel de Vindex fut suivi diversement parmi les cités gauloises. S'il rallia les Eduens et les Séquanes, les Lingons et les Trévires, plus liés aux armées du Rhin, refusèrent de le suivre. Parmi les colonies, Lyon et Vienne allaient trouver ici un nouveau terrain d'affrontement apte à raviver de vieux griefs.
Il prit rapidement contact avec ses homologues gouverneurs les plus proches de sa province. Tous le dénoncèrent auprès du prince, sauf le gouverneur de Tarraconaise et futur empereur Galba. Ce dernier entra, pour la mener, dans la révolte qui se métamorphosa ainsi en guerre civile. Le général Lucius Verginius Rufus se dirigeant vers Vesontio (Besançon) pour en faire le siège, Vindex dut s'y rendre afin d'éviter la prise du chef-lieu de la capitale des Séquanes. Ils entrèrent tous deux en contact et selon Jean d'Antioche se mirent d'accord afin de se partager le pouvoir. Selon cet accord, Vindex devait recevoir l'Espagne (sans avoir obtenu le consulat), Rufus voyait son gouvernement étendu à l'ensemble des Gaules et Galba était reconnu Princeps à la place de Néron.
Alors que l'armée des révoltés marchait en désordre, les légions de Germanie prirent l'initiative, sans en avoir reçu l'ordre de leur général, de les attaquer. Cet affrontement, entouré d'un halo de mystère, vit périr 20 000 Gaulois (selon Plutarque) ce qui amena Vindex à se suicider. Mais bien qu'elle fût écrasée par Lucius Verginius Rufus (à la fin mai ou au début juin de l'année 68), la rébellion de Vindex marqua le début d'une série de soulèvements contre le princeps Néron, qui dut s'enfuir et fut remplacé par Marcus Sulpicius Galba. Le règne furtif de ce dernier inaugura une année de troubles durant laquelle se succédèrent quatre empereurs (Galba, Othon, Vitellius, et Vespasien).

Fait singulier, Vindex signifie en latin Vengeur. Or, le gouverneur de la Gaule lyonnaise s'était rebellé contre le princeps Néron en raison de certains aspects de sa politique, tels que l'assassinat de sa mère, le meurtre de certains membres de la Curie romaine, la construction de la Domus Aurea sur les ruines de la Domus Transitoria et de possessions de sa famille alors que Rome venait de connaître un grand incendie en 64.

Notre mot de passe sera le nom du futur empereur, le seul à n'avoir pas dénoncé Vindex ...

mercredi 23 mai 2018

De retour à Rome après sa tournée, Néron trouva une atmosphère glaciale ; Gaius Julius Vindex, le gouverneur de la Gaule lyonnaise, se révolta, ce qui amena Néron à une chasse de toute menace éventuelle. Il ordonna l'élimination de tout patricien avec des idées suspectes. Galba, son (autrefois) fidèle serviteur, gouverneur d'Hispanie (Espagne), était l'un de ces nobles dangereux. Il ordonna donc son exécution. Galba, qui n'avait pas le choix, jura fidélité au Sénat et au Peuple de Rome (Senatus Populusque Romanus : SPQR), il ne reconnaissait plus le pouvoir de Néron. De plus, il commença à organiser une campagne pour prendre la tête de l'empire.
En conséquence, Lucius Clodius Macer, légat de la légion III Augusta en Afrique, se révolta et cessa d'envoyer du blé à Rome. Nymphidius Sabinus corrompit la garde impériale, qui se retourna contre Néron avec la promesse d'une récompense financière de Galba.
Le Sénat démit Néron. Apprenant que les sénateurs allaient lui imposer le supplice des parricides (le culleus : recouvert d'une cagoule, cousu dans un sac de cuir dans lequel étaient introduits des animaux – coq, chien et serpent – le supplicié est jeté dans le Tibre), il fut contraint au suicide : abandonné de tous, il se réfugia dans la maison de campagne de Phaon, son fidèle affranchi. Suivant Suétone, peu avant de mourir, il répétait : « Quel grand artiste périt avec moi ! » (Qualis artifex pereo) et cita encore un vers de l'Iliade (« Le galop des coursiers résonne à mes oreilles »), en entendant les cavaliers venus se saisir de lui, avant qu'il se poignarde à la gorge le 9 juin 68, aidé de son secrétaire Épaphrodite.  Églogue et Alexandrie, ses nourrices, ainsi qu’Akté, sa concubine, réunirent 200 000 sesterces pour réaliser son incinération et ensevelir ses cendres dans un mausolée sur le Pincio, qui se trouve aujourd'hui dans la Villa Borghèse.
Avec sa mort, la dynastie julio-claudienne prit fin. Le sénat vota sa damnatio memoriae, maudissant sa mémoire. Plusieurs guerres civiles s'ensuivirent lors de l'année 69, année des quatre empereurs.

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"Ses funérailles coûtèrent deux cent mille sesterces. On se servit pour l'ensevelir d'une étoffe blanche brodée d'or, qu'il avait portée aux calendes de janvier. Ses nourrices Eglogé et Alexandra, avec sa concubine Acté, déposèrent ses restes dans le monument des Domitii, que l'on aperçoit du Champ de Mars, au-dessus de la colline des Jardins. La tombe est de porphyre ; elle porte un autel de marbre de Luna, et est entourée d'une balustrade en marbre de Thasos." (Suétone, Douze Césars, Néron ).

Notre mot de passe : le nom de ce gouverneur  qui se révolta contre Néron et entraina sa fin!

Corbullo

mercredi 16 mai 2018

En 65, Néron fut impliqué dans un autre scandale, pris plus au sérieux par le peuple de cette époque qu'il ne le serait de nos jours. Il était considéré comme dégradant pour un empereur romain d'apparaître comme un amuseur public, jouant la comédie, chantant et jouant de la lyre.

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Néron en Apollon jouant de la lyre, intaille d'améthyste, Ier siècle, prov. Trésor de Saint-Denis

Détesté par de nombreux citoyens, avec une liste d'ennemis politiques qui s'allongeait, Néron commençait à apprécier sa solitude, quand en 65 il découvrit la conjuration de Pison (du nom de Gaius Calpurnius Piso, qui tenta de prendre sa place) et l'implication d'anciens amis comme Sénèque dans le complot. Les conspirateurs furent contraints de mourir. Parmi eux se trouvent plusieurs anciens amis du pouvoir néronien. Ainsi Sénèque, Pétrone et Lucain durent se suicider.
De plus, Néron ordonna que Gnaeus Domitius Corbulo, un général populaire et valeureux, se suicide, pour faire suite à de vagues soupçons de trahison. Cette décision poussa les commandeurs militaires, à Rome et dans les provinces, à envisager l'organisation d'une révolution.
En 65, Poppée meurt alors qu'elle était enceinte, d'un coup de pied porté au ventre par Néron, si l'on en croit Tacite et Suétone, et ce, malgré la passion qu'il semblait lui vouer.
Néron essaye d'abord de se remarier à Claudia Antonia, la fille de Claude et d'Aelia Paetina (sa demi-sœur par adoption). Comme celle-ci refuse, Néron la fait tuer sous prétexte qu'elle fomentait un complot. Elle était sa dernière proche parente. Néron se tourne alors vers son ancienne maîtresse, Statilia Messalina, qu'il épouse en mai 66. Dès le mois de septembre, Néron quitte sa jeune épouse pour un voyage de plus d'un an en Grèce.
L'Empereur partit en Grèce, en 66, où il distrayait ses hôtes avec des spectacles artistiques (les écrits de Suétone rapportent cependant que l'Empereur empêchait quiconque de sortir de l'amphithéâtre lorsqu'il déclamait ses écrits, et que certains spectateurs durent se faire passer pour morts pour s'échapper, tant ils étaient las d'écouter et d'applaudir), alors qu'à Rome le préfet du prétoire Nymphidius Sabinus cherchait à obtenir le soutien des gardes prétoriens et des sénateurs.

Notre mot de passe sera cette semaine le nom de ce général populaire et valeureux dont Néron a ordonné le suicide...

Incendie de Rome

mercredi 2 mai 2018

Début 63, Poppée donna naissance à une fille : Claudia Augusta. Néron célébra l'événement, mais l'enfant mourut quatre mois plus tard. Néron n'avait toujours pas d'héritier.
Le 19 juillet 64 éclata le grand incendie de Rome. Le feu débuta dans les boutiques des environs du Cirque Maxime. Néron était alors en vacances dans sa ville natale, Antium, près de Naples. Il dut revenir en toute hâte. L'incendie fit rage durant six jours. La rumeur circula que Néron aurait joué de la lyre et chanté, au sommet du Quirinal, pendant que la ville brûlait.
Les mêmes récits nous décrivent un empereur ouvrant ses palais pour offrir un toit aux sans-abris et organisant des distributions de nourriture pour éviter la famine parmi les survivants. Mais Néron perdit toute chance de redorer sa réputation en rendant trop vite publics ses projets de reconstruction de Rome dans un style monumental.
La population désorientée cherchait des boucs émissaires, et bientôt des rumeurs tinrent Néron pour responsable. Selon Suétone, on lui prêtait l'intention d'immortaliser son nom en renommant Rome Neropolis. Il était important pour Néron d'offrir un autre objet à cette suspicion. Il choisit pour cible une secte juive, celle des chrétiens. Il ordonna que les chrétiens soient jetés aux lions dans les arènes alors que d'autres étaient crucifiés en grand nombre et brûlés vifs comme des torches.

Aujourd'hui encore, on ignore la cause de cet incendie. Bien que les anciennes sources (et les lettrés) attribuent la responsabilité de l'incendie à Néron, les études récentes tendent à l'innocenter. L'immense Domus aurea, qui couvrait une partie de Rome intra muros, fut bâtie par Néron à la suite de cette destruction.

Capture 2 incendie rome
Incendie à Rome, 18 juillet 64

par Hubert Robert(musée André Malraux au Havre)

Notre mot de passe pour ce mercredi sera donc "incendie" !

Poppée

Bonjour à tous !

Poppée, la plus belle femme de Rome, est aussi la maîtresse (ou l'épouse, on ne sait pas exactement) d'Othon, le futur empereur, qui, lui, est sans doute l'ami le plus cher (dans tous les sens du terme) de Néron.
Othon vante à son impérial copain les charmes de sa jolie petite amie (ou charmante petite femme). L'empereur insiste pour s'en rendre compte de visu… et ce qui doit arriver arrive : le maître du monde romain tombe amoureux fou de la maîtresse de son meilleur ami.
Mais Poppée est non seulement prodigieusement jolie, mais aussi extraordinairement ambitieuse : la fieffée coquine se refuse au Maître du monde romain tant qu'Othon n'aura pas débarrassé le plancher et que Néron ne lui aura pas promis solennellement le mariage. Néron, pris dans les rets de la belle intrigante, tente de convaincre son pote Othon de s'effacer. Celui-ci, peu soucieux de jouer le rôle d'un nouvel Amphitryon, renâcle. L'empereur commence à la trouver saumâtre : il tempête, menace. Finalement, le meilleur ami de Néron cède, mais est puni de sa mauvaise volonté par un exil en Lusitanie… autant dire au Diable Vauvert !

                                                                                                                    
La voie étant libre, les deux tourtereaux peuvent roucouler à leur guise. Mais, pour la bague au doigt, Poppée devra encore attendre, car, même s'il n'a jamais pu consommer cette union qu'il estime incestueuse, Néron est toujours très officiellement marié à Octavie, et celle-ci, encore très populaire à Rome, est, pour l'instant, absolument intouchable…

Notre mot de passe sera le nom de cette femme, la plus belle du monde, qui a troublé notre Néron...

Bon tournoi, Jamoni

(mot de passe du 11 avril 2018)

Britannicus

Bonjour à tous! Découvrons ensemble qui était vraiment ce "Néron" que l'histoire nous présente comme un monstre sanguinaire...

Néron a symbolisé pour la postérité ce que l'histoire romaine recèle de plus monstrueux et de plus cruel. Les historiens antiques, Tacite et Suétone, ont tracé un étonnant portrait de l'empereur pervers, fou et sanguinaire ; les chrétiens, dont il fut le premier persécuteur, ont encore noirci ce tableau. On doit constater cependant que le solide édifice impérial créé par Auguste, Tibère et Claude ne fut pas ébranlé par son étrange principat. La recherche contemporaine a nuancé l'image proposée par la tradition : la psychologie permet l'analyse et une meilleure compréhension des traits pathologiques de Néron ; l'archéologie donne une idée positive de l'apport esthétique de son règne ; enfin, les études régionales montrent la faiblesse des conséquences du délire néronien sur la vie des provinces de l'Empire.

Lucius Domitius Claudius Nero, est né à Antium en 37 de notre ère, et mourut près de Rome en 68. Il était fils de Domitius Aenobarbus et d'Agrippine la jeune. Agrippine, devenue la femme de Claude, lui fit adopter Néron, au mépris des droits de Britannicus. Burrhus, courageux soldat, et le philosophe Sénèque furent chargés de l'éducation du jeune Néron. Celui-ci devint à empereur en 54; les cinq premières années de son règne furent marquées par de sages mesures.

Mais les mauvais instincts ne tardèrent pas à prendre le dessus. Il avait légitimement secoué la tutelle impérieuse de sa mère. Celle-ci le menaça de soutenir les droits de Britannicus. Néron fit empoisonner le jeune prince (55). En 59, exaspéré par les intrigues d'Agrippine, il ne recula pas devant le matricide. La lâcheté du sénat ne trouva que des félicitations pour l'assassin. Puis il répudia Octavie, tua d'un coup de pied sa concubine Poppée. Il n'est nullement prouvé que Néron soit l'auteur de l'incendie de Rome (64) : la rumeur populaire l'accusa, et il rejeta le crime sur les chrétiens. Les uns furent jetés aux bêtes; d'autres, enduits de poix, servirent de torches pour éclairer pendant une fête les jardins de Néron. Ce fut la première persécution (64-68). Cependant, il s'adonnait à des débauches innommables, scandalisait Rome en montant sur les planches.

Néron et Agrippine
Néron contemple le cadavre de sa mère Agrippine
par Pietro NEGRI © Musée Calvet d'Avignon

Une conspiration formée par Pison fut découverte, et une foule de victimes périrent, parmi lesquelles Pétrone, Thraséas, Corbulon, Lucain, Sénèque. Le signal de la délivrance partit des Gaules: Vindex, gouverneur de la province celtique, et Galba, gouverneur de l'Espagne, entraînèrent leurs provinces dans la révolte. Une partie de l'empire reconnut Galba comme empereur. Le sénat, les prétoriens suivirent cet exemple; Néron, en fuite, se fit donner la mort par un affranchi: « Quel artiste le monde va perdre! », " Qualis artifex pereo !" s'écria-t-il au moment de périr.

Chose incroyable, peu d'empereurs furent autant que Néron, regretté du peuple et des provinces. A plusieurs reprises, de faux Néron se firent acclamer, en Asie, en Grèce. A Rome, sa tombe fut longtemps couverte de fleurs. C'est que Néron fut loin d'être un mauvais administrateur. Quand aucune de ses passions n'était en jeu, Néron, intelligent et instruit, gouvernait bien. Il adoucit le sort des esclaves, introduisit plus de justice dans les lois sur les affranchis et les débiteurs. Doué des dons les plus variés, il cultiva tous ses goûts avec une sorte de furie... A défaut des oeuvres de génie, Néron se rejeta sur le grandiloquent. Telle fut cette Maison dorée, qui, en pleine ville, outre la magnificence extravagante des bâtiments, contenait des parcs, des métairies, des pâturages, des étangs...

Notre mot de passe de ce mercredi sera le nom du frère adoptif de Néron qui inspira par la suite Racine qui en fit l'une de ses tragédies. Et n'oubliez pas: avec 2 n !

Bon tournoi à tous,

Jamoni

(mot de passe du 11 avril 2018)

Date de dernière mise à jour : 14/04/2019

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